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Un astronaute en Bohême, Jaroslav Kalfar


Photo du livre "Un astronaute en Bohême" de Jaroslav Kalfar (1)

​Les Éditions Calmann-Lévy m’avaient déjà surprise il y a quelques mois, grâce au livre Miss Cyclone de Laurence Peyrin, plus profond et travaillé que sa couverture ne semblait l’indiquer. Mêmes impressions pour Un astronaute en Bohême inspirant sans prétention de belles réflexions à ses lecteurs.

Au pays de : « Jakub est un astrophysicien missionné par la République tchèque pour partir dans l’espace analyser un inquiétant nuage qui recouvre Vénus. À la veille de son départ et alors que des hordes de caméras le suivent partout, Jakub n’a qu’une hâte, se retrouver enfin seul. Cependant, au bout de treize semaines de voyage, il apprend que sa femme Lenka le quitte. Esseulé au milieu des étoiles, Jakub est aussitôt pris d’une terrible crise d’identité […] »

L’Histoire

La Bohême. Pour ceux qui, comme moi, n’entendent qu’une chanson de Charles Aznavour au son de ces trois syllabes, et visualisent plus certainement Montmartre qu’une région du monde, la Bohême est à l’Est. En République tchèque. Et outre quelques connaissances géographiques et spatiales, le roman de Jaroslav Kalfar offre surtout une lecture de l’histoire contemporaine du pays.

Le personnage principal de ce roman, astronaute lors de notre rencontre, est tchèque. Élevé à la campagne par ses grands-parents, Jakub reste hanté par le souvenir de son père et le témoignage d’une de ses victimes. Bourreau du parti communiste, jugé traître à la nation à la suite de la Révolution de Velours, celui-ci est mort prématurément, laissant son fils survivre à ses crimes.

Un astronaute en Bohême, c’est donc, à travers l’épopée spatiale d’un scientifique, l’histoire d’un petit pays, de ses citoyens, de ses politiciens. C’est l’histoire d’une Nation rêvant d’immensité, après avoir combattu l’autorité d’un régime. En filigrane, l’auteur décrit avec force, humour et cynisme l’avant et l’après-communisme.

Jaroslav Kalfar parle du Tout (la Nation) et du Rien (l’espace).

Il parle aussi du Soi.

Photo du livre "Un astronaute en Bohême" de Jaroslav Kalfar (2)

Le Soi

Hanté par les actes de son père, bouleversé par l’absence de sa femme, nécessairement impacté par l’immense solitude spatiale — seulement rompue par une mascarade de questions-réponses aux citoyens — Jakub se déconnecte du monde pour se connecter à « soi-même ».

Comme lui, le lecteur entre en apesanteur. Mais contrairement à lui, l’absurde prend le pas sur la logique loi physique. Grandiosement fou, et follement tendre, Un astronaute en Bohême est un roman sur l’ailleurs, la vie et les choix. Il traite de difficile résilience, d’impossible idéalisme et d’incompréhensible peur.

Seule l’écriture parfois triviale aura désaxé mon orbite, mais l’atypisme et le mélange des genres de ce premier roman m’ont séduite.

La phrase : « Je luttai pour trouver des mots profonds […]. »

Le tip : Est-ce un « Space Opera » ? Aucune idée. Un astronaute en Bohême est, en tout cas, bien plus philosophique qu’il n’y parait.

L’itinéraire : Jaroslav Kalfar, Un astronaute en Bohême, Éd. Calmann-Lévy, 2017. 360 pages.

Le guide : Livre envoyé par le service presse des Éditions Calmann-Lévy.

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